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Le potager de Cataraqui et ses bénévoles redonnent à la communauté

En cette journée chaude et ensoleillée, la bonne humeur est au rendez-vous dans le décor enchanteur du domaine Cataraqui. Le potager regorge de betteraves, de choux, de carottes, de haricots et d’immenses courgettes bien jaunes qu’il faut récolter. Depuis la mi-juillet, c’est près de 300 kilos de légumes qui ont été distribués à deux organismes communautaires. Une fois séchées, quelque 250 bulbes d’ail s’ajouteront au butin des récoltes à la fin de la saison.

Encadrées par de magnifiques vivaces et entretenues avec grand soin, les parcelles de terre du potager accueillent des bénévoles pour la récolte deux fois par semaine, jusqu’à la fin septembre. Ces dons en légumes seront ensuite transformés et apprêtés dans les cuisines de La Baratte et de La Courtepointe, deux organismes qui offrent des services de cuisine collective et de dépannage alimentaire. 

Une aide précieuse

C’est la première année que La Courtepointe profite de ce partenariat avec la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ) au potager du domaine Cataraqui. L’organisme recueille environ 20 kilos de légumes bien frais par semaine depuis le début de la saison estivale. La directrice générale, Valérie Dubé, souligne que cette aide est plus que bienvenue dans un contexte où la demande est grandissante. Chaque mardi, La Courtepointe sert le petit déjeuner à environ 30 à 40 personnes en plus d’offrir des services de dépannage alimentaire. Certaines familles qui sollicitaient de l’aide d’urgence une fois par mois auparavant cognent désormais à la porte de l’organisme deux à trois fois par semaine. « La pandémie a accéléré cette tendance », souligne Valérie Dubé.

Valorisant une cuisine « créative et solidaire », l’organisme propose des ateliers de cuisine et une soupe populaire, puis concocte des repas destinés au frigo-partage. À La Courtepointe, préparer des repas pour la clientèle à faible revenu est aussi un prétexte à la rencontre.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

Des bénévoles dévoués

Angèle Bélanger, qui a découvert La Courtepointe il y a six ans, peut en témoigner. Agenouillée devant une rangée de carottes, la sympathique bénévole, qui vient donner un coup de main ce matin pour les récoltes, n’avait aucun réseau et ne connaissait personne lorsqu’elle est arrivée à Québec.

La Courtepointe, qui n’avait rien d’un cercle de fermières comme elle le croyait au départ, a été un point de rencontre pour tisser des liens, rencontrer des gens, socialiser, et s’impliquer bénévolement. En plus de donner un coup de main pour la récolte des légumes au potager, Mme Bélanger travaille aussi en cuisine pour transformer les produits de la terre en repas savoureux. Angèle Bélanger ne tarit pas d’éloges envers l’organisme qui lui a offert de solides repères au moment où elle en avait grandement besoin.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

Des besoins grandissants

L’an dernier, 700 kilos de légumes provenant du potager du domaine Cataraqui ont servi à concocter des repas pour les gens dans le besoin. Ce sera davantage cette année, explique Marie-Claude Bourque, responsable du potager à la CCNQ, puisque de nouveaux semis sont mis en terre au fur et à mesure que l’on effectue les récoltes durant la saison.

Pour La Baratte, ce partenariat au domaine Cataraqui s’est établi peu après la relance du potager par les Urbainculteurs en 2012. Laissé à l’abandon pendant plus de 40 ans, l’ancien potager qui a longtemps nourri les résidents de la villa patrimoniale a repris vie à l’initiative de la CCNQ, en lui donnant de surcroît une vocation communautaire.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

La qualité au menu

Directeur général de La Baratte, Philippe Hamel mentionne que non seulement le potager du domaine Cataraqui fournit une quantité importante de légumes et de fines herbes chaque saison pour la bonne cause, mais qu’également il permet d’offrir aux usagers des produits frais et biologiques.

Chef cuisinier à ses heures et diplômé de l’École hôtelière de la Capitale, Philippe Hamel est en mesure d’apprécier toute la valeur des récoltes au potager du domaine Cataraqui. « Les gens ont accès à des légumes bios qu’ils ne pourraient pas manger autrement. Pour créer des repas à 6,25$ il faut faire des choix avec les budgets disponibles, acheter des produits moins chers. Le potager du domaine Cataraqui, c’est avoir accès à une grande variété de légumes d’une excellente qualité et qui goûtent bon. Il y a aussi un côté éducatif à tout ça : le plaisir de bien s’alimenter, sainement. »

Avec son service de popote roulante, son offre de cuisine communautaire et ses repas congelés à moindre coût, La Baratte joint une clientèle diversifiée. Des personnes âgées, du secteur Sainte-Foy-Sillery, font notamment appel à ses services pour l’aide aux repas. Les nouveaux arrivants à Québec, ainsi que les jeunes familles, sont aussi plus nombreux à avoir recours à l’aide alimentaire.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

L’agriculture urbaine à la rescousse

Même si la pauvreté est sans doute moins visible dans le secteur de Sainte-Foy-Sillery, souligne Philippe Hamel, ça ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Les initiatives d’agriculture urbaine visant à produire des légumes de qualité à moindre coût représentent des sources d’approvisionnement inestimables pour les organismes communautaires.

L’entraide et la collaboration sont au cœur du projet de potager du domaine Cataraqui. Même la planification des semences pour la saison suivante s’effectue de concert avec les organismes communautaires partenaires. Les variétés de légumes plantées au printemps sont choisies en fonction des besoins des organismes, mais aussi des goûts de la clientèle desservie. Plus de carottes et de basilic cette année? Davantage de légumes qui se conservent plus longtemps? Le potager se renouvelle chaque année, et de nouvelles variétés sont cultivées.

Des jardins à admirer

Rappelons qu’à défaut de pouvoir manger les légumes du potager, les visiteurs du domaine Cataraqui ont tout le loisir de dévorer des yeux les majestueux aménagements paysagers. Dans l’ancienne serre viticole aménagée du domaine, des herbes aromatiques poussent tout juste à côté de magnifiques tomates qui seront bientôt récoltées. Même si la serre en bois est départie de ses fenêtres, elle offre une chaleur parfaite pour ces cultures, bien à l’abri du vent et en plein soleil.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

Après plus de deux heures de cueillette, la récolte est terminée pour nos vaillants bénévoles. Une fois bien triés et lavés, les légumes seront acheminés vers les cuisines communautaires des organismes pour la transformation. Dès la semaine prochaine, deux autres journées de récolte sont au programme. Espérons que dame Nature sera généreuse cette année pour étirer la saison jusqu’à tard cet automne!

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