Mises en lumière

Musée national des beaux-arts du Québec

Le 21 septembre 2001, le Musée national des beaux-arts du Québec, situé dans le parc des Champs-de-Bataille dans l’arrondissement de La Cité–Limoilou, s’est illuminé.

Le concept de mise en lumière du Musée national des beaux-arts du Québec a permis :

  • de transformer le pavillon Gérard-Morisset en véritable tableau, soulignant ainsi ses plus beaux détails architecturaux.
  • de changer le pavillon Charles-Baillargé (l’ancienne prison). Il a vu son caractère mystérieux amplifié via l’utilisation de faisceaux lumineux qui accentuent son aspect austère.

Trait d’union entre les deux pavillons, le Grand Hall est agrémenté d’un puissant faisceau lumineux vertical sur son clocheton, ce qui projette dans le ciel un signal rappelant l’importance de l’activité muséale dans la capitale.

Mise en lumière du musée du Québec

1. Les édifices

Le pavillon Gérard-Morisset

De style beaux-arts, l’architecture du pavillon Gérard-Morisset (Wilfrid Lacroix, architecte, 1931) est caractérisé par un volume central en avant-corps qui marque le portail de l’entrée principale, à laquelle on accède par un escalier monumental qui rappelle une œuvre de Palladio, la villa Capra à Vicence. Quatre colonnes ioniques supportent le fronton, implantées selon un rythme qui se prolonge à l’identique dans l’aménagement des pilastres qui découpent les ailes latérales. Les hauts-reliefs du fronton, de même que les bas-reliefs et les dés de la corniche, sont l’œuvre du sculpteur J.-Émile Brunet (1898-1977).

Le concept à la base du projet de mise en lumière consiste à transformer, la nuit venue, le monument en tableau, l’édifice en œuvre d’art lumineuse, l’intention étant d’imprégner l’environnement de la vocation et de la vie interne de l’institution. Interprétation nocturne inédite de la façade, la lumière sublime les plus beaux détails architecturaux : colonnes ioniques, pilastres, astragales, chapiteaux, de même que le fronton, l’escalier monumental et les sculptures en relief de Brunet.

Pour animer l’œuvre, le concepteur propose la métamorphose de la façade par des variations successives des intensités lumineuses et des couleurs au gré des expositions, des jours et des saisons.

Le pavillon Charles-Baillairgé

Construit en 1861, l’ancienne prison de style néo-renaissance italienne, aux parois épaisses en maçonnerie de pierre, présente une image d’austérité, de force et de solidité. Chaque partie, chaque aile du bâtiment devenant fonctionnellement différente, cette particularité transpire à l’extérieur; les ouvertures des fenêtres varient d’une section à l’autre, même d’un étage à l’autre, ainsi que les corniches et le détail des mâchicoulis. Seuls ornements de la façade, les coins coupés à 45 degrés et les mascarons à l’extrémité des tirants métalliques.

Enfin, élément dominant de l’ensemble, l’ancienne prison est surmontée d’une belle tour d’observation octogonale; selon un ingénieux système mécanique imaginé par l’architecte Charles Baillairgé, elle devait aussi servir à l’évacuation de l’air vicié de l’immeuble.

Le concepteur propose la mise en scène du caractère mystérieux, voire dramatique du pavillon, notamment par l’utilisation de faisceaux lumineux rasants pour amplifier la rugosité de la paroi en maçonnerie, et pour en accentuer l’aspect d’austérité, de solidité, d’impénétrabilité.

Outre la surface râpeuse des murs, la mise en lumière exacerbe d’autres détails architecturaux particuliers, notamment les mascarons, les mâchicoulis et les nombreux types d’ouvertures et de corniches qui confèrent à l’ensemble, paradoxalement, une impression d’homogénéité dans la diversité.

Comme le musée, l’ancienne prison pourra, à l’endroit de certains mascarons, de certaines sections de mâchicoulis, de la tourelle, présenter des variations de couleur, à l’unisson avec celles du pavillon Gérard-Morisset.

Enfin, élément vertical fort, symbole de surveillance voire d’oppression, la tour s’impose de tous les points de vue, plus lumineuse, plus intense donc plus présente, d’autant qu’elle domine tout le paysage environnant.

La trilogie

Complété en 1991, trait d’union entre deux grands pavillons et nouvelle entrée principale du musée, le Grand Hall (Dorval et Fortin, architectes) constitue la troisième pièce du nouvel ensemble du musée. En aménageant un puissant faisceau lumineux vertical sur son clocheton, on confère l’unité spatiale au triptyque, tout en émettant dans le ciel de l’agglomération un signal de l’importance de l’activité muséale dans la vie du citoyen de la capitale.

Dénominateur commun, la température de la lumière, partout la même sur les trois structures, contribue à l’unité visuelle du triptyque, tout autant que les variations synchronisées de la couleur qui transforment, par métamorphoses successives, œuvres d’art et détails architecturaux tout en animant l’ensemble architectural.

2. Les données techniques

Le pavillon Gérard-Morisset

Éclairage de l’architecture : 65 appareils d’éclairage de puissance variable (150W à 250W), lampes aux iodures métalliques, haut rendu de couleurs, 3 000oK.

Éclairage des reliefs : 21 générateurs de lumière avec fibre optique dotés d’un système de contrôle DMX pour la variation des couleurs, lampes 4 000oK.

Le pavillon Charles-Baillairgé

Éclairage de l’architecture : 69 appareils d’éclairage de puissance variable (70W à 150W), lampes aux iodures métalliques, haut rendu des couleurs, 3 000oK.

Éclairage des ornements : 12 générateurs de lumière avec fibre optique dotés d’un système DMX, lampes 4 000oK.

Le grand hall

Éclairage: Canon lumineux 7 000W Xénon avec contrôle DMX, effet stroboscopique et mélange des couleurs.

Autres données

Puissance installée : 26,5 KW
Consommation d’énergie : 53 000 KW / heure
Coût additionnel d’énergie : 2,87 $ / jour / pavillon

3. L’équipe technique

Concepteur lumière et réalisateur : Guy Simard, architecte, CCNQ
Collaborateur à la réalisation : Pierre Fournier, architecte, CCNQ
Ingénieurs en électricité et éclairage : CIMA +
Architectes (intégration au bâtiment) : Les architectes Deschamps et Paradis
Simulation infographique / maquette 3D : Graph Architecture
Entrepreneur général: Les Constructions Béland et Lapointe
Entrepreneur en électricité : ARDEL électrique

En lumière du Musée national des beaux-arts du Québec

Le 21 septembre 2001, le Musée national des beaux-arts du Québec, situé dans le parc des Champs-de-Bataille, s’est illuminé!

Le concept de mise en lumière du Musée national des beaux-arts du Québec a permis :

* de transformer le pavillon Gérard-Morisset en véritable tableau, soulignant ainsi ses plus beaux détails architecturaux.

* de changer le pavillon Charles-Baillargé (l’ancienne prison). Il a vu son caractère mystérieux amplifié via l’utilisation de faisceaux lumineux qui accentuent son aspect austère.

Trait d’union entre les deux pavillons, le Grand Hall est désormais agrémenté d’un puissant faisceau lumineux vertical sur son clocheton, ce qui émet dans le ciel un signal rappelant l’importance de l’activité muséale dans la capitale.

© CCNQ, Eugen Kedl

Parc des Champs-de-Bataille
Québec (Québec) G1R 5H3