La Capitale insolite

La petite histoire du temps des sucres au Bois-de-Coulonge

Le temps des sucres au parc du Bois-de-Coulonge est une vieille tradition. En 1867, la Confédération fait de Québec la capitale de la nouvelle province de Québec et prévoit la nomination d’un lieutenant-gouverneur. Logé au Bois-de-Coulonge, alors connu sous le nom de Spencer Wood, celui-ci pourra profiter des charmes de ce vaste domaine tout en exploitant son caractère nourricier. Et rapidement, le potentiel de l’érablière capte l’attention de nos vice-rois.

Une première cabane à sucre, de taille modeste, est construite au début du 20e siècle à l’ouest des serres. Une nouvelle cabane est construite en 1944, cette fois au cœur du boisé, près des bâtiments de ferme. Le lieutenant-gouverneur Eugène Fiset, particulièrement friand des produits de l’érable, est à l’origine de cette décision. Le bâtiment tombe toutefois rapidement en désuétude, si bien que le lieutenant-gouverneur Paul Comtois en fera construire une version plus robuste sur le même emplacement, en 1962. Elle tient toujours debout.

Le lieutenant-gouverneur Eugène Fiset entouré de ses employés au parc du Bois-de-Coulonge vers 1945. © Auteur inconnu, collection privée Raymond-Marie Gauvin

À l’époque des lieutenants-gouverneurs, chaque année, il se faisait environ 2000 entailles au travers de l’érablière du Bois-de-Coulonge. La majeure partie de la production est conservée sous forme de beurre d’érable, de tire, de sirop ou de sucre. On en fait des emballages-cadeaux marqués au sceau du lieutenant-gouverneur, qui les offre à ses visiteurs officiels ou à ses hôtes lors de fréquents voyages à l’étranger.

D’hier à aujourd’hui

Depuis plusieurs années, au printemps, une cinquantaine d’érables du parc sont entaillés et l’eau bouillie sur place dans l’authentique cabane à sucre, pour le plus grand délice des jeunes et des moins jeunes venus se sucrer le bec. Les profits tirés de la traditionnelle cabane à sucre du parc sont versés à la Fondation de l’école Saint-Michel de Sillery, qui accueille des enfants autistes de la grande région de Québec depuis plus de 25 ans.

© CCNQ, Caroline Gaudreault

Le saviez-vous?

Considéré comme l’un des plus beaux parcs de la capitale nationale, le parc du Bois-de-Coulonge se déploie sur 24 hectares, dont la moitié est occupée par un boisé où l’on dénombre au moins 120 espèces et cultivars d’arbres,. Les arbres indigènes de ce boisé sont d’ailleurs de grande qualité; y dominent le chêne rouge, l’orme d’Amérique, le hêtre à grandes feuilles, l’épinette blanche et, surtout, l’érable à sucre. Des 4 000 spécimens d’arbres recensés au Bois-de-Coulonge, plus de 850 sont des érables à sucre.