Actualités

Les archéologues font d’importantes découvertes au domaine Cataraqui

Les archéologues de la Commission mettent au jour d’importants vestiges et des milliers d’artefacts

Des fouilles effectuées au domaine Cataraqui par l’équipe d’archéologues de la Commission de la capitale nationale du Québec ont permis de mettre au jour des vestiges importants qui témoignent non seulement de l’occupation de cet ensemble historique dont l’origine remonte au début du 19e siècle, mais aussi de la période antérieure à sa construction.

Bien que la conception du domaine Cataraqui date de 1831, les archéologues de la Commission n’en ont pas moins fait une découverte stupéfiante en repérant d’anciennes fondations qui pourraient remonter au 18e siècle. Situées près de l’emplacement actuel de la villa, ces fondations semblent attester la présence, entre 1760 et 1800, d’un bâtiment de fermage ayant eu une vocation domestique, comme en témoigne la présence de nombreuses céramiques d’origines française et anglaise de cette époque.

Près de la serre annexée au bâtiment principal, les archéologues ont aussi découvert les fondations de pierre de la seconde serre à avoir été implantée à cet endroit en 1866. De nombreux fragments de pots de fleurs datant du 19e siècle y ont été aperçus.

Découverte d’un corps de garde

Localisé dès 1987 sur une carte ancienne de Sillery, un corps de garde a également été découvert sur la voie qui, à partir du chemin Saint-Louis, donne accès au domaine Cataraqui. L’origine de cette construction remonte à 1860, alors que le domaine Cataraqui devient résidence vice-royale à la suite de l’incendie qui détruit Spencer Wood, lequel est aujourd’hui le parc du Bois-de-Coulonge. Le gouverneur Edmund Walker Head s’y établit et fait agrandir l’aile nord de la villa afin qu’elle réponde aux besoins des nouvelles fonctions protocolaires du lieu.

Les vestiges de ce corps de garde, d’une dimension d’environ 9 mètres par 7 mètres, révèlent qu’il s’agissait d’une construction sur pilotis, car leurs emplacements ont été identifiés, ainsi que deux bases de maçonnerie. Ce corps de garde était vraisemblablement habité par des militaires assurant la sécurité  de la résidence vice-royale. « Pour un type de résidence tel que Cataraqui, la découverte d’un corps de garde est un événement unique », indique l’archéologue Yves Chrétien qui pilote les fouilles au domaine Cataraqui.

Des vestiges architecturaux mis au jour

Outre la découverte du corps de garde, les travaux archéologiques débutés à la fin du mois de février 2009 à l’intérieur des bâtiments ont permis la mise au jour de plusieurs autres vestiges architecturaux. Parmi ceux-ci, des latrines avec une fondation en pierres, un ancien caveau datant d’avant 1860, un conduit de bois pour l’évacuation des eaux usées, la fondation en pierres d’une rallonge du manoir ainsi qu’une grande fosse à déchets à l’extérieur.

Les latrines ont aussi révélé la présence de milliers d’objets dont du verre, des clous, des ossements d’animaux, de la céramique et des cerclages de tonneaux. Parmi les artefacts les mieux préservés, mentionnons la présence d’une assiette avec motif de saule bleu datant du milieu du 19e siècle.

Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’à la fin d’octobre 2009. Par la suite, les artefacts seront inventoriés, lavés, photographiés puis déposés au ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Les fondations du corps de garde seront photographiées et documentées, mais l’emplacement sera ensuite creusé jusqu’au roc afin de permettre l’installation de tuyaux qui s’inscrivent dans la démarche de restauration du domaine Cataraqui.

Le domaine Cataraqui est situé au 2141, chemin Saint-Louis, dans l’arrondissement historique de Sillery à Québec. Constituant l’un des rares jardins historiques du Québec, le domaine demeure un témoin important de la présence anglaise à Québec au 19e siècle. Cataraqui fait actuellement l’objet d’un important chantier de restauration. Ce projet permettra de moderniser les infrastructures afin que la villa, les dépendances et les jardins puissent accueillir des événements publics et corporatifs ainsi qu’une antenne de l’École hôtelière de la Capitale. L’inauguration est prévue pour l’été 2010.

Capsule vidéo commentée de l’archéologue Yves Chrétien