En coulisse

Être horticulteur en 2016

L’équipe des parcs et espaces verts 2016. Absentes sur la photo: Solange Thivierge et Hélène Corriveau.

Avec la fonte des neiges et les premières fleurs printanières, les horticulteurs sont une fois de plus de retour dans nos parcs et espaces verts. Enthousiastes et rechargés en énergie, nous sommes prêts à mettre les mains dans la terre pour vous en faire voir de toutes les couleurs.

Pour se mettre au diapason et bien débuter la saison, j’ai eu le goût de vous raconter notre histoire et de vous parler de l’équipe d’horticulteurs qui œuvrent dans les espaces verts de la Commission de la capitale nationale du Québec et de leur mission en 2016.

Nous sommes douze sur le terrain, chapeautés par la directrice des parcs et espaces verts. Douze comme les douze mois de l’année. Deux horticultrices au parc des Moulins, deux horticulteurs au domaine Cataraqui, cinq horticulteurs au parc du Bois-de-Coulonge et un arboriculteur qui couvre l’ensemble du territoire arboricole des nombreux parcs appartenant à la Commission, sans oublier une superviseure à la promenade Samuel-De Champlain et une coordonnatrice aux aménagements extérieurs.

De petites équipes pour de si vastes jardins direz-vous! C’est sans compter le dynamisme et la passion de chacun d’entre nous et notre désir de rallier nos efforts au fil des ans dans le but augmenter l’efficience des activités d’entretien et de création. Nous sommes une équipe tricotée serrée, comme on nous l’a si souvent dit, qui a du plaisir à travailler ensemble. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre quelques éclats de rire quand vous circulez dans nos parcs. C’est pour l’ambiance.

Fidèles au poste chaque printemps, certains depuis plus d’une quinzaine d’années, on en a vu des fleurs pousser! Si vous avez remarqué les quelques tours de « passe-passe » réalisés avec certaines plates-bandes, un arbre de plus ici, un nouveau sentier par là, il y a aussi eu maints changements au cours de la dernière décennie, plus subtils mais oh combien positifs et en harmonie avec l’environnement.

Être horticulteur en 2016 me semble beaucoup plus riche (et complexe) qu’à mes débuts en 2000. L’horticulture évolue comme beaucoup de métiers et on ne compte plus les nouveaux défis à relever. Un peu à l’image du quotidien influencé par les nouvelles technologies, l’horticulture d’aujourd’hui tire profit de toute cette information disponible en un clic. Rien n’a changé à ce qui a trait à la façon dont poussent les végétaux et leurs besoins pour être en santé. Mais ce sont toutes les possibilités qui s’offrent à nous aujourd’hui pour mener à bien cette aventure et la conscience de l’impact de l’aménagement et de l’entretien d’un parc urbain sur l’environnement et sur les citoyens qui fait toute la différence.

Pour mettre le pied sur ce tapis roulant d’information qui va de plus en plus vite, il faut faire preuve d’ouverture et de créativité, mais surtout, nous sommes motivés à atteindre des objectifs communs, c’est-à-dire offrir au public des parcs toujours plus beaux, tout en respectant l’environnement et en procurant un lieu où il fait bon se divertir et se détendre.

Être horticulteur aujourd’hui, c’est allier le travail physique et intellectuel. C’est observer et se remettre en question sur les gestes que l’on pose. C’est souvent pelleter, désherber, planter, semer… et par temps de tempête, rechercher une solution pour un problème d’insectes en écho avec le développement durable, composer les plates-bandes de la prochaine saison en dénichant la plante qui fera des feux d’artifice et se pencher sur les multiples projets à venir tous plus inspirants les uns des autres.

Travailler beau temps, mauvais temps, ça fait du bien au moral. On se sent vivant quand on a les mains dans la terre. Nous sommes récompensés par la nature qui s’épanouit et par vos sourires. C’est cette passion qui fait de nos parcs des lieux mémorables. Car au-delà des jardins, il y a plusieurs cœurs qui battent à l’unisson.

Nous travaillons dans des lieux historiques qui ont laissé leurs empreintes dans les clôtures, les bâtiments et la configuration des aménagements. Certains outils que nous utilisons au parc du Bois-de-Coulonge ont été fabriqués au cœur du 20e siècle. Ils éveillent souvent votre curiosité et sont notre fierté. Ingénieux de simplicité. Le plaisir et l’efficience que nous retirons à travailler avec ces outils ne sont nullement entachés par la modernité de leurs compères plus récents. Une pelle, c’est une pelle me direz vous! Mais connaissez-vous le planteur tout de bois tourné qui nous permet de faire des trous à l’automne pour mettre en terre les bulbes et le traceur fait main qui contribue à faire de belles lignes droites de fleurs? Ces outils n’ont pas encore trouvé leurs pareils!

Un traceur qui a du vécu

Un traceur très utile, qui a beaucoup d’histoire. Photo: CCNQ, Jennifer Dion

Être horticulteur aujourd’hui dans les parcs de la Commission, c’est voyager entre le passé et le présent tout en ayant un regard résolument tourné vers l’avenir.

Viendrez-vous nous rencontrer en 2016 pour vous plonger dans la beauté de nos parcs et écrire avec nous l’histoire de demain?

Jennifer Dion est horticultrice au parc du Bois-de-Coulonge au sein de la Direction des parcs et espaces verts de la Commission de la capitale nationale du Québec.