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Cinq espèces d’arbres remarquables à admirer dans nos parcs 

Les parcs et espaces verts de la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ) sont reconnus non seulement pour la beauté de leurs aménagements paysagers, mais aussi pour les arbres magnifiques qui composent leurs boisés. Certaines espèces sont considérées comme exceptionnelles par leur âge vénérable, leur port majestueux, leur taille ou encore leur valeur historique. Nous avons demandé à l’équipe arboricole de la CCNQ composée d’Étienne Daigneault-Clermont et de Frédéric des Rochers, de nous identifier cinq espèces d’arbres exceptionnels dans nos parcs. Nous en profitons également pour discuter avec eux des enjeux de la préservation des boisés en milieu urbain. 

1-Ormes d’Amérique au domaine Cataraqui 

L’orme d’Amérique occupe une place de choix dans le patrimoine paysager de la ville de Québec. Pas étonnant qu’il soit considéré comme l’arbre emblématique de la capitale depuis 1991. Avec son tronc élancé et ses branches en forme de parasol ou de plumeau, l’orme d’Amérique peut atteindre jusqu’à 35 mètres de haut et sa croissance est très rapide. Son espérance de vie est d’environ 200 ans. Vous pouvez admirer quelques-uns de ces arbres majestueux au domaine Cataraqui dans le quartier historique de Sillery. Un spécimen d’environ 150 ans est situé à l’ouest de la villa, non loin du jardin d’hiver. Un autre orme d’Amérique se déploie également dans toute sa splendeur à proximité des serres. 

2-Pin cembro au parc des Moulins 

Le pin cembro est un conifère qui a survécu à une succession de période glaciaire. On le retrouve surtout dans les régions montagneuses. Ce conifère a la particularité d’être robuste et résilient. Sa présence est rare en Amérique du Nord et certainement exceptionnelle en plein cœur de la ville. Le seul pin cembro que vous pourrez observer sur les propriétés de la CCNQ se trouve au parc des Moulins, sur le site de l’ancien zoo. Si la silhouette du pin cembro est généralement chétive, son apparence est régulière et élancée lorsqu’il pousse dans des conditions idéales. C’est le cas de celui que vous pourrez admirer tout juste à l’entrée du parc des Moulins. Saviez-vous par ailleurs que les cônes du pin cembro, d’une teinte bleutée, produisent de délicates noix de pin qui font le délice des gastronomes? 

3-Marronniers à fleurs jaunes au parc du Bois-de-Coulonge 

Le marronnier à fleurs jaunes est une espèce plutôt rare au Québec et même en Amérique du Nord. Le printemps, cet arbre aux bourgeons particuliers se distingue par son feuillage éclatant passant d’une teinte jaune à orangée, et même rouge, en automne. Au parc du Bois-de-Coulonge, vous pouvez admirer des marronniers à fleurs jaunes à l’arboretum. Le marron produit par ce type de marronnier est non-comestible et toxique. Vous en apercevrez une bonne quantité au sol en automne lorsque le fruit est bien mûr et se détache de l’arbre. Les feuilles gaufrées du marronnier sont larges et distinctives. Même l’écorce de son tronc n’est pas dénuée d’intérêt. Le marronnier à fleurs jaunes est certainement parmi les beaux spécimens à découvrir à l’arboretum du parc du Bois-de-Coulonge où l’on retrouve plusieurs variétés d’arbres exotiques. 

4-Pins blancs au boisé de Tequenonday 

Le pin blanc est intimement lié à la culture autochtone. Il représente l’arbre de vie et un symbole de paix. Ses racines et ses aiguilles sont utilisées depuis toujours comme remède par les nations autochtones. La cime du pin blanc sert également de repère en forêt. La pinède du boisé de Tequenonday de la promenade Samuel-De Champlain constitue l’une des dernières traces des majestueuses forêts longeant autrefois la berge nord du fleuve Saint-Laurent. Pour apercevoir les pins blancs, vous devrez lever la tête bien haut puisque leurs cimes dominent plusieurs espèces de frênes, de pruches, d’érables à sucre et de chênes rouges. Les troncs des pins blancs et les épines qui tombent au sol l’automne sauront vous indiquer leur présence. Le boisé de Tequenonday abrite des pins blancs plus que centenaires qui ont atteint leur durée de vie. On constate en effet une absence de régénération de ces arbres vénérables dont la disparition est inévitable. Le choix a été fait de respecter l’évolution naturelle de la forêt dont l’aspect sera certainement transformé à moyen terme. Cette forêt urbaine à découvrir représente un milieu patrimonial exceptionnel pour la capitale. 

5-Érables de l’Amour au parc de l’Amérique-Française 

L’érable de l’Amour aurait été introduit en Amérique du Nord autour de 1890. Cet érable se retrouve souvent sous forme d’un arbuste au port particulièrement élégant. Il peut aussi prendre les allures d’un petit arbre au tronc unique. Ses feuilles allongées sont plus petites que celles des érables traditionnels et sont colorées de rouge même en été. Cette espèce d’érable a été introduite en Amérique du Nord un peu avant 1890. Son nom Amur Maple a été joliment adapté et fait référence au fleuve Amour à l’ouest de l’Asie d’où il tire ses origines. Au parc de l’Amérique-Française, vous trouverez trois spécimens fort intéressants de cette essence arbustive. Ils sont situés non loin de l’œuvre d’art public aménagée dans le parc. L’automne, le feuillage de l’érable de l’Amour prend des teintes orangées particulièrement vives. 

Source : Nos champions : les arbres remarquables de la capitale par Suzanne Hardy @Commission de la capitale nationale du Québec/Éditions Berger A.C. 

Les enjeux actuels de la foresterie urbaine 

Entretenir et préserver des boisés urbains abritant des arbres de différentes espèces ayant chacune leurs particularités est un travail de tous les instants. À la Commission de la capitale nationale du Québec, Étienne Daigneault-Clermont, arboriculteur, et Frédéric Des Rochers, technicien en arboriculture et foresterie urbaine, s’acquittent de cette tâche sur une douzaine de propriétés. Ils veillent sur près de 110 000 hectares de forêt urbaine, ce qui constitue un patrimoine exceptionnel pour la capitale.  

Dans le quotidien, ça représente beaucoup de travail sur le terrain. Lors d’intempéries ou pour diverses raisons, des branches doivent notamment être rabattues ou sécurisées. Certains arbres d’âge vénérable sont trop vieux ou menaçants et devront être abattus. D’autres sont plantés chaque année pour assurer la pérennité des boisés urbains et leur régénération. La santé des arbres est constamment évaluée. 

Frédéric des Rochers, technicien en arboriculture et foresterie urbaine CCNQ 

Les maladies, la pollution et la présence d’espèces envahissantes sont parmi les principaux défis auxquels doivent faire face les spécialistes en arboriculture pour préserver les arbres des parcs et espaces verts. Ces dernières années, la maladie hollandaise de l’orme et l’agrile du frêne ont fait des ravages considérables. De nombreux arbres ont été abattus afin d’éviter la propagation de ces maladies. Heureusement, l’épidémie semble désormais sous contrôle pour l’agrile du frêne qui a fait son apparition à Québec en 2017. En ce qui concerne la maladie hollandaise de l’orme, des traitements fongicides par injection permettent aujourd’hui d’assurer un certain contrôle.  

Quelle sera la prochaine menace pour nos arbres en milieu urbain? La surveillance et la vigilance sont constantes pour les arboriculteurs. Puisque les épidémies apparaissent souvent aux États-Unis ou dans des régions plus au sud, l’expérience vécue ailleurs peut s’avérer précieuse pour prévenir le pire, explique Frédéric Des Rochers qui est technicien en arboriculture et foresterie urbaine à la CCNQ. 

Une précieuse biodiversité 

Une autre façon de prévenir des épidémies catastrophiques qui nécessiteraient l’abattage de centaines d’arbres est de bien gérer la ressource. Miser sur la diversité des espèces d’arbres en milieu urbain fait partie de la solution, souligne l’arboriculteur Étienne Daigneault-Clermont. Il faut aussi faire des choix judicieux. Planter les bons spécimens d’arbres aux bons endroits en tenant compte des autres essences environnantes. Accorder aussi une attention toute particulière aux espèces qui pourraient s’avérer envahissantes ou nuisibles à plus long terme. Dans les prochaines années, les changements climatiques apporteront sans nul doute leur lot de défis aux arboriculteurs en milieu urbain. Plus que jamais, ils devront s’adapter à de nouvelles réalités et trouver les solutions qui assureront la préservation de nos boisés urbains. 

Étienne Daigneault-Clermont, arboriculteur CCNQ 

Lors de votre prochaine promenade dans nos parcs, n’hésitez donc pas à élever votre regard pour apprécier ces arbres d’exception et profiter de ces boisés urbains à leur juste valeur et dans toute leur splendeur ! 

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